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27 juillet 2022

Comment planter des couverts végétaux avec succès dans des conditions sèches ?

27 juillet 2022
, par
Max Morelle
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Le premier épisode du podcast Radio Carbone est consacré aux cultures intercalaires Couverts végétaux, un levier essentiel pour améliorer le bilan carbone d'une parcelle agricole, mais qui reste délicat à mettre en place en conditions sèches.

Question de Frédéric, en Charente (France) : comment réussir une culture intercalaire de couverts végétaux?

Frédéric, agriculteur en Charente (Nouvelle-Aquitaine), est engagé dans le programme carbone Soil Capital . Il nous a demandé de l'aider à sécuriser la réussite de son couvert végétal interculture entre une céréale à paille récoltée en été et une culture de printemps (tournesol, maïs, lin, etc.). Frédéric sème un couvert de phacélie (5 kg/ha) en septembre, qu'il détruit à la mi-novembre, et la biomasse produite dépasse rarement une demi-tonne de matière sèche.


Recommandationsd'Icosytemepour améliorer Couverts végétaux

Matthieu Archambeaud, agronome spécialisé en agroécologie et président d'Icosystème, répond à la question de Frédéric en mettant en avant deux pistes majeures pour améliorer la production de biomasse à partir de Couverts végétaux en conditions sèches.


Diversification des Couverts végétaux

Matthieu Archambeaud rappelle que la multiplication des espèces et l'introduction de légumineuses dans les couverts végétaux augmentent les chances de réussite. En effet, la phacélie est une espèce particulièrement polyvalente dont le développement dépend fortement des conditions d'humidité et de la disponibilité de la fertilité dans le sol. La semer seule en conditions sèches réduit ses chances de réussite. Matthieu recommande à Frédéric de passer à un couverts végétal avec au moins 4-5 espèces, afin de pouvoir s'adapter aux conditions du sol au moment du semis. Matthieu suggère également d'ajouter une crucifère (ex : radis fourrager), des légumineuses (ex : pois fourrager, féverole, vesce), du lin, de l'avoine... et insiste sur le choix des espèces pour la destruction. Pour les vesces, par exemple, les vesces communes de printemps sont plus faciles à détruire.


Avancer la date de semis...


Lorsque l'on sème un couvert le 15 septembre et qu'on le détruit le 15 novembre, la production de biomasse est relativement faible car les sommes de températures en octobre et novembre sont réduites (trois fois moins de degrés-jours en octobre qu'en août). Pour Matthieu, les huit ou neuf mois entre la récolte en juillet et le semis du tournesol et du maïs en avril offrent deux grandes possibilités pour maximiser le développement. La première solution consiste à avancer la date de semis, grâce à l'"orientation semi-directe", qui consiste à semer le couvert le plus tôt possible après la récolte, à l'aide d'un semoir spécial. Le couvert atteindra sa maturité (floraison) en octobre-novembre, puis sera détruit en fin de cycle et dans de bonnes conditions. Cette approche, qui permet de maintenir une destruction précoce, est cependant assez spécialisée et se retrouve dans des systèmes relativement avancés, où une deuxième culture de couverture "relais" est même plantée à l'automne pour faire la jonction avec le printemps.

À gauche : couvert végétal multi-espèces tournesol - féverole - avoine - vesce. Crédit : Thomas Lecomte, août 2020. À droite : Mélange multi-espèces de blé et de pois protéagineux. Crédit : Thomas Lecomte, juillet 2020.

‍...ou faire reculer la destruction


La deuxième solution pour maximiser le développement du couvert est de maintenir des dates de semis tardives mais de repousser la date de destruction. Cette solution est sans doute plus réalisable compte tenu du matériel disponible sur l'exploitation de Frédéric (pas de semoir de labour) et des dates de semis à partir de septembre. Le couvert remplira sa fonction de protection et de structuration du sol pendant l'hiver, puis sera détruit trois mois après la date initiale, à partir du 15 février pour des cultures comme le tournesol ou le maïs. Si la culture de couverture contient une forte proportion de légumineuses, elle peut être détruite rapidement et facilement, tout en étant capable de libérer de la fertilité pour la culture suivante. En revanche, dans le cas du lin, qui est semé beaucoup plus tôt, il est nécessaire que la culture de couverture ait presque terminé son cycle au début de l'hiver, et il est préférable d'anticiper la date de semis.


Mélange de cultures de couverture composé d'avoine, de phacélie et de féverole. Crédit : Maxime Alaurent, juin 2022


Succès des couverts végétaux


Il existe plusieurs façons d'améliorer la réussite de couverts végétaux en conditions sèches. Certaines, comme la diversification des espèces semées ou l'allongement de la durée du couvert, sont relativement accessibles et ne nécessitent pas de matériel supplémentaire, tandis que d'autres, comme le semis direct ou la mise en place d'un couvert relais, sont plus techniques et nécessitent un investissement plus important. Matthieu recommande de privilégier les premières à court terme, tandis que les secondes, optimales en termes de services rendus, constituent plutôt un objectif à long terme.

Phacélie en fleur à Meux, Belgique. Crédit : Maxime Alaurent, juin 2022



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