Les entreprises cherchent à réduire les émissions de GES en réduisant les "émissions Scope 3 ", qui sont des émissions indirectes provenant de leur chaîne de valeur. Par exemple, un producteur de farine peut investir dans des méthodes agricoles respectueuses de l'environnement pour produire de la farine à partir de cultures produisant moins d'émissions.
La législation et les pressions du marché poussent les entreprises à réduire les émissions dans leur chaîne de valeur. Des normes claires, comme celles de l'initiative SBTi(Science Based Targets initiative) et du GHG-P(Greenhouse Gas Protocol), guident l'action volontaire des entreprises en les aidant à fixer des objectifs et à suivre les progrès réalisés, tout en bénéficiant d'une reconnaissance et d'une crédibilité internationales.
Le livre blanc réfléchit à la manière de maximiser les incitations d'une entreprise à décarboner sa chaîne de valeur tout en veillant à ce que les résultats soient d'une grande intégrité.
Une terminologie clé à comprendre ici est l'atténuation des GES. Il s'agit de réduire ou d'éliminer les émissions de GES, mesurées en équivalent CO2 (CO2e). L'équivalent CO2 compare l'effet de réchauffement des GES à celui du CO2. Par exemple, le protoxyde d’azote (N2O) a un CO2e de 298, ce qui signifie qu'il est 298 fois plus puissant que le CO2.
Reprenons l'exemple d'une entreprise produisant de la farine. Cette entreprise est prête à décarboner sa chaîne de valeur en investissant dans le changement de pratiques au niveau de l'exploitation agricole. L'agriculteur gagne plus pour l'atténuation des GES en recevant des paiements carbone, et l'entreprise qui produit de la farine peut déclarer les résultats de l'atténuation des GES en tant que réduction de ses émissions Scope 3.
Le livre blanc se concentre sur les systèmes alimentaires et agricoles. Il met en évidence deux problèmes lorsqu'une intervention est effectuée au niveau de l'exploitation, là où se situe la majorité des émissions Scope 3 du système alimentaire :
Dans les deux cas, le retour sur investissement en termes de réduction des émissions de GES qui peut être revendiqué est soumis à un effet de dilution, que ce soit au niveau de la rotation ou des co-produits. Pour résoudre ce problème, le livre blanc propose de tirer parti d'une structure comptable existante qui est employée pour résoudre le manque de traçabilité dans les chaînes d'approvisionnement des produits de base, appelée "supply shed" (bassin d'approvisionnement) - défini par SustainCert comme un groupe d'agriculteurs dans une géographie et/ou un marché spécifiquement défini (par exemple, au niveau national ou infranational) fournissant des biens et des services similaires dont on peut démontrer qu'ils sont associés à la chaîne de valeur de l'entreprise.
Étant donné qu'une entreprise peut investir dans des résultats d'atténuation des GES au niveau de l'exploitation pour seulement un sous-ensemble d'exploitations dans un bassin d'approvisionnement donné, le livre blanc propose une "méthode de réaffectation du bassin d'approvisionnement" (Supply shed re-allocation method) pour générer un meilleur rendement en termes de résultats d'atténuation des GES. La méthode fonctionne à la fois pour la rotation des cultures et pour les scénarios de co-produits examinés.
The core idea of the supply shed re-allocation method is to take the surplus GHG mitigation outcomes that would not normally be claimed by the company making the investment, understand the volume of crop or co-product to which they are assigned, and virtually exchange that volume for a quantity of crop or co-product from elsewhere in the supply shed that means the ratio of GHG mitigation outcomes to underlying product remains the same as on the original farms where the interventions happened.
Retrouvez les exemples complets dans le livre blanc ici.
Il nous semble que la méthode de réallocation de la chaîne d'approvisionnement est un ajout bienvenu de flexibilité dans la comptabilité carbone qui trouve un équilibre approprié entre l'incitation des entreprises à investir dans la décarbonation de la chaîne de valeur et le maintien de la crédibilité des revendications de résultats en matière d'atténuation des émissions de GES. Il existe certaines limites, qui sont bien expliquées dans le livre blanc, ainsi que des mesures de protection contre les risques évidents. Il incombe maintenant aux acteurs du marché et aux organismes de normalisation de s'engager dans ces recommandations, de les mettre en pratique et de partager les enseignements de manière transparente afin que nous puissions tous donner un élan plus important au travail vital de décarbonation des chaînes de valeur agricoles.
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